Association Villiéraine Historique
et Culturelle Guillaume Budé
Femme brillante, talentueuse, féministe, fragilisée par les deuils, telle nous apparut Virginia Woolf lors de la présentation que nous en fit Marie-
En orientant son exposé sur l’importance du groupe de Bloomsbury, elle nous démontre l’importance qu’il eut dans l’évolution de la pensée de l’écrivaine, de ses prises de position sociétales, sur le respect qui l’anima sa vie durant des marginaux et des déconsidérés de son temps : qu’ils fussent pauvres, juifs ou homosexuels. Elle-
Très tôt, la mort de sa mère devait accroître un déséquilibre psychique naissant, renforcé par les abus sexuels qu’elle aurait subis et par des deuils successifs dans son entourage proche. Bien qu’heureuse en ménage, elle aurait également souffert du refus d’enfant de son mari. Sans pouvoir évaluer la part de chacun de ces traumatismes, qui la menèrent à une première grave dépression de 1915 à 1917, elle en nourrit ses écrits : « La chambre à soi », « Nuit et jour », « La traversée des apparences » , « Miss Dalloway », son roman le plus célèbre.
Elle passe volontiers du roman au théâtre : « Fresh water », « Entre les Actes », du journal intime commencé en 1897 aux conférences, du portrait biographique : celui de Roger Frey, historien de l’art à l’exercice littéraire : le Memoir Club, de 1920 où il s’agit de raconter des histoires qui sont arrivées pour remettre en mémoire les évènements du passé. Quoique qu’admirative du style proustien, elle s’invente progressivement une écriture à elle, et se pose des questions sur ce qu’est la littérature ; souvent inspirées de ses expériences personnelles, de ses interrogations sur la vie, ses oeuvres se complexifient au cours du temps, tels « La Chambre de Jacob » en 1922 ou « Les Vagues » en 1930 et demandent au lecteur une bonne connaissance de son art littéraire pour suivre ses cheminements intellectuels, imprégnés de ses angoisses qui devaient la mener au suicide par noyade en 1941, par peur, écrivit-