Association Villiéraine Historique
et Culturelle Guillaume Budé
Noce fugace à Noisy.
Voici l’histoire d’une célébrité venue des îles lointaines qui se maria dans notre belle région briarde. Cette très belle martiniquaise est entrée dans l’Histoire de France par la grande porte. Le destin de cette jeune créole est pour le moins singulier, car sa vie prendra une tournure extraordinaire, allant de la prison jusqu'à un couronnement solennel. Elle utilisera avec bonheur sa grâce et son charme ainsi que son pouvoir de séduction auprès de la gent masculine, ce seront là ses atouts majeurs. Elle côtoiera de très près beaucoup d’hommes de pouvoir célèbres qui ont marqué le Directoire, puis le Consulat. Elle deviendra Impératrice de France lors du sacre de son époux à Notre-
Marie Joséphine Tascher de la Pagerie est née le 23 juin 1763 aux Trois-
En grandissant, il fallut lui trouver un mari honorable ayant quelques titres et rentes. Les pourparlers du futur mariage de Joséphine commencèrent d’une curieuse façon. Alexandre de Beauharnais le prétendant, sollicite la main de Catherine-
Le mariage sera célébré dans l’église Saint-
Durant la Terreur, emprisonnée aux Carmes, elle n’aura la vie sauve que grâce à la chute de Robespierre. Son mari n’aura pas cette chance, il sera, lui exécuté en 1794 après l’implacable réquisitoire d’Antoine Fouquier-
Libérée, elle fait rapidement partie du clan des « muses de thermidor » avec madame Tallien, étant ainsi une des ‘’merveilleuses égéries’’ durant la courte période du directoire. En ce temps-
Le 19 ventôse an IV (9 mars 1796) Bonaparte épouse Joséphine, veuve du Général de Beauharnais. Le jeune militaire est fou amoureux de sa belle créole. La cérémonie de mariage a lieu dans l’hôtel Mondragon, sis au 3 rue d’Antin, transformé en mairie du deuxième arrondissement de Paris durant la révolution. Barras et Tallien, les deux hommes forts du Directoire seront les témoins des époux. Brève lune de miel : Bonaparte a reçu l’ordre de quitter Paris, deux jours après son mariage pour rejoindre Nice, afin de préparer la future campagne d’Italie.
Bien plus tard après avoir été couronnée impératrice de France le deux décembre 1804, elle sera répudiée en novembre 1809. La cause principale de cette répudiation est de ne pas pouvoir donner de descendant pour assurer une lignée par de futurs petits Napoléons.
Elle vivra alors éloignée du pouvoir. En vieillissant, elle fut sujette à de nombreux malaises, elle reçoit cependant le Tsar Alexandre 1er dans le château de sa fille Hortense à Saint Leu. Le 29 mai 1814, elle décèdera à l’âge de 50 ans. L’autopsie pratiquée décèlera une pneumonie, accompagnée d’une angine gangreneuse. Clin d’oeil de l’Histoire, quelques jours avant sa mort surviendra la signature de la première abdication par l’Empereur des Français à Fontainebleau le 11 avril 1814, suivie de son départ en exil pour l’île d’Elbe. Joséphine connut donc la défaite, la captivité et la déchéance provisoire de son ex-
Joséphine aura traversé six régimes : la royauté avec Louis XV et Louis XVI, la Révolution, puis la Terreur, le Directoire, le Consulat, l’Empire et même quelques jours de la première Restauration de Louis XVIII. Cette grande amoureuse sera passée des ors des palais impériaux aux cachots insalubres du Comité de Salut Public. Elle aura connu à la fois la gloire d’un sacre et l’humiliation d’une répudiation. Joséphine de Beauharnais terminera sa vie oubliée des puissants, réfugiée chez sa fille. Elle a connu, il faut bien l’avouer, une vie et un destin extraordinaires tout à fait hors du commun.
Philippe Marandon -
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Sources : Les mémoires de Barras Mercure de France -