Villiérains célèbres et autres oubliés.
Voici quelques personnages plus ou moins connus qui ont habité ou séjourné à Villiers-sur-Marne. Ils prouvent que ce village, devenu paroisse, puis commune sur le territoire de la Seine-et-Oise et maintenant du Val-de-Marne, a traversé la marche du temps avec les épreuves et les moments de bonheur inhérents à la vie quotidienne.
À l’occasion du millénaire, rendons grâce à tous ces hommes et femmes doués de multiples talents d’avoir su laisser une empreinte dans notre histoire locale.
Le compositeur François-Adrien Boieldieu (1775-1834) aurait séjourné au numéro 22 de l’actuelle rue du Général de Gaulle. Plus tard au même endroit, demeura Léonie Leblanc (1842-1894), comédienne mais aussi maîtresse de Clémenceau, du duc d’Aumale, du duc de Chartres et du commandant Esterhazy (1).
Restons dans le domaine artistique : le peintre et lithographe Gabriel Beunke (190 -1949) a élu domicile rue des Chapelles. Il fut également conseiller municipal. Dans cette même voie bien tranquille, Marcel Picheran (1894-1982) y habita : il est le fils d’Eugène Picheran (1865-1955), chef d’orchestre à l’Opéra de Paris et l’époux de la ballerine Catherine Cernusie, danseuse étoile à la Scala de Milan.
Dans la rue de Chennevières (Actuelle rue du Général Galliéni), vécut June Richmond (1915-1962), célèbre chanteuse de jazz et de variété qui se produisit à l’Olympia, à Bobino et à l’Alhambra. Elle tourna également dans le film La Tournée des Grands Ducs. Joséphine Piquet (1849-1917), célèbre comédienne de la Belle Époque, demeura villa Pauline, près de la gare. L’acteur Roger-André- Charles Jordens, dit Roger Duchesne (1906-1996), joua dans Bob le Flambeur de Jean-Pierre Melville et dans bien d’autres films durant la période de l’avant-guerre.
Au numéro 15 de l’avenue Montrichard avait élu villégiature la cantatrice Ernesta Grisi (1819 - 1895) qui fut l’épouse du grand poète Théophile Gautier (1811 - 1872). Non loin de là, au 2 rue Alfred (Rue du 11 novembre 1918), se trouve la demeure du comédien et administrateur de la Comédie Française (1860-1870) Maurice Escande (1892-1973).
Une famille de musiciens comprenant le chef d’orchestre Bigot-Dusek (1876-1954), son épouse violoniste et leur fille pianiste; cette dernière obtint le premier prix au Conservatoire de Paris et ils habitèrent tous rue des Courts-Sillons.
Toujours dans cette même rue, l’artiste Suzanne Burel (1895-1966), spécialiste des miniatures, vint très souvent chez son oncle M.Ourdelet, lui-même poète à ses heures. Au 35 ter de l’avenue du Château (Devenue Aristide Briand) habitait l’inventeur du saxophone Antoine-Joseph Sax dit Adolphe Sax (1814-1894). Il possédait également une autre maison route de Combault.
Au 21 rue des Fossés s’est logé le peintre André Harfort, né en 1903. Il fut également collaborateur pendant 25 ans au journal Modes & Travaux. Dans cette même rue, une autre palette, celle d’André Gremelle (1899-1971) et dont l’épouse fut professeur d’art.
Encore un peintre : Lucien Darpy (1875-1964). Notre mairie possède dans la salle des mariages une fresque qu’il réalisa avec le concours de Lucienne Filippi. Elle fut inaugurée le 12 octobre 1952. C’est aussi le créateur des Artistes Villiérains.
Au tour maintenant d’un poète, Gilbert Anscieau (1901-1971), ami de la nature et auteur des Quatre Saison, la Forêt, l’Arbre… Il demeurait au 10 de la route du Plessis (Rue André Rouy maintenant).
À l’angle de l’avenue du Lac et de l’avenue des Elzévirs vécut le chef d’orchestre du cabaret dansant le Tabarin, célèbre dans l’entre-deux-guerres, Auguste Bosc (1868-1945).
Au numéro 43 de l’avenue des Mousquetaires est la demeure de Marguerite Ducouret (1893-1971), vedette principale aux Bouffes Parisiens, mais aussi au théatre Déjazet et aux Variétés.
Au 28 rue de Noisy se trouvait l’ancienne propriété de Georges van Parys (1902-1971), compositeur de plus de deux cents musiques de film. Dans cette même rue , le sociétaire de la Comédie Française René Alexandre (1885-1946) vécut avec son épouse Gabrielle Robinne (1886-1980), elle aussi sociétaire de la Maison de Molière. Toujours rue de Noisy, mais cette fois au numéro 16, l’écrivain humoriste Jules Lévy (1857-1935) y trouva refuge. Il fit partie de la Société des Gens de Lettres et fut aussi l’un des collaborateurs de Courteline.
Didier Daurat (1891-1969), l’un des fondateurs de l’Aéropostale, vint souvent entre deux vols se reposer chez sa sœur Madame Matichard, près de la rue du Bois Saint-Denis.
Le grand champion cycliste Octave Lapize (1887-1917), mort pour la France, vint s’installer à l’âge de 16 ans au 61 rue de Paris (Actuel 80 rue du Général de Gaulle). Vainqueur du Tour de France en 1910, deux fois champion de France (1912-1913), il partticipa à une longue liste de courses où il connut la victoire comme Paris-Roubaix. Il en gagna encore bien d’autres pendant sa carrière sportive.
Dans la rue du 8 mai 1945, l’acteur mais aussi chansonnier Jean-Marie Proslier (1928-1997) habita au numéro 4.
Dans cette même voie au 10, le comédien et acteur, mais aussi musicien, qui nous fait tant rire, Louis de Funès (1914-1983), passa son enfance de 6 à 11 ans dans notre commune de Villiers-sur-Marne.
Avenue de l’Isle, au numéro 9, la demeure appartenait au célèbre fabricant de coffres-forts et fondateur de cette maison, Alexandre Fichet (1799-1862).
Rue de la Station (Actuelle rue Louis-Lenoir) étaient situés la propriété et le parc de Paul-Eugène Remoiville qui fut maire de Villiers (1878-18881), conseiller d’arrondissement et sénateur de Seine-et-Oise, dont l’hôtel particulier est actuellement occupé par le musée Émile Jean.
Philippe Marandon - 2024
Cette liste d’hommes et de femmes n’est en rien exhaustive, mais elle prouve que de nombreux villiérains illustres ont apprécié les charmes de notre commune qui, au fil du temps, de champêtre est devenue citadine. Quant à l’avenir de notre agglomération, sera-t-elle englobée dans un vaste espace d’une grande métropole ou saura-t-elle protéger son identité ?
Espérons cependant qu’elle attire encore longtemps un grand nombre d’illustres talents, heureux de vivre sur le sol de notre cité.
(1) Un des protagonistes de l’affaire Dreyfus.
Sources : Archives de la Société Historique (Villiéraine Villiers dans l’Histoire et Villiers méconnu) & Dictionnaire d’histoire de France, Éditions Perrin-Decaux).